3000 en net

Atteindre 3000 en net avec une SASU : méthode réaliste et chiffres concrets

Publié le : 22 novembre 2025Dernière mise à jour : 22 novembre 2025Par

Quand j’ai créé ma première SASU, mon objectif était simple : me verser 3000 en net chaque mois, sans mettre en péril la trésorerie. J’ai testé plusieurs combinaisons salaire/dividendes, et surtout appris à calculer précisément ce que « net en poche » veut dire pour un dirigeant assimilé salarié.

Ce guide partage une méthode pragmatique, avec des chiffres clairs, pour sécuriser votre rémunération et éviter les pièges classiques. Je m’appuie sur mon expérience d’entrepreneur, les bilans de mes clients et les retours de cabinets comptables avec lesquels je travaille au quotidien.

Nous allons décortiquer les options, poser des hypothèses réalistes et bâtir une feuille de route actionnable. L’objectif n’est pas d’optimiser à tout prix, mais d’atteindre progressivement un niveau confortable, stable et compatible avec la protection sociale d’un président de SASU.

Comprendre ce que signifie 3000 en net quand on dirige une SASU

Beaucoup confondent « net en poche » et « net imposable ». Pour un président de SASU, le « net en poche » correspond à ce qui arrive réellement sur le compte personnel après les cotisations salariales, hors impôt sur le revenu et hors avantages en nature éventuels.

Côté société, le salaire est une charge déductible, mais il supporte des cotisations patronales significatives. En face, les dividendes ne déclenchent pas de cotisations sociales en SASU, mais ils nécessitent un bénéfice après impôt sur les sociétés et subissent la flat tax.

Dans la vraie vie, atteindre 3000 en net de manière sereine implique de comprendre le coût total pour la société. Le réflexe utile consiste à raisonner en « coût complet » du salaire, puis à comparer ce coût au bénéfice distribuable pour des dividendes.

Pour un net de 3 000 € mensuels via salaire, on observe souvent un brut autour de 3 900 €, variable selon la convention, le statut et la mutuelle. Les cotisations patronales portent alors le coût total vers 5 500 € à 5 700 € par mois, hors autres frais de structure.

Les dividendes sont un complément possible, mais ils ne remplacent pas la couverture sociale associée au salaire. Ils s’inscrivent dans une logique de distribution après impôt, souvent en fin d’exercice, avec un pilotage de trésorerie exigeant.

Salaire, dividendes, notes de frais : ne pas mélanger les lignes

Clarifier les catégories évite des erreurs qui coûtent cher. Le salaire rémunère le travail du dirigeant et déclenche droits retraite, indemnités journalières et prévoyance. Les dividendes rémunèrent le capital et n’ouvrent aucun droit social. Les notes de frais remboursent des dépenses professionnelles réelles.

  • Le salaire net versé sur votre compte personnel, chaque mois.
  • Les dividendes, après impôt sur le revenu (PFU), généralement une fois par an.
  • Les remboursements de frais, sur justificatifs, non imposables s’ils sont bien cadrés.
  • Les avantages en nature, qui ne sont pas du « net en poche » et impactent le brut.

Un entrepreneur m’a un jour présenté un « net » incluant ses remboursements kilométriques. Nous avons tout repris, car ce n’était pas un revenu. À la fin, son « vrai » net était plus bas, mais sa marge redevenait lisible et la société respira de nouveau.

Le cadre fiscal et social pour viser 3000 en net

Avant les calculs, cadrons le terrain. En SASU, le président est assimilé salarié. Les salaires supportent cotisations salariales et patronales. Les dividendes ne déclenchent pas de cotisations sociales, mais subissent le prélèvement forfaitaire unique de 30 % (flat tax) chez l’associé.

Sur l’impôt sur les sociétés, deux tranches coexistent : 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfice si conditions remplies, puis 25 %. C’est ce bénéfice après IS qui peut ensuite être distribué sous forme de dividendes, donc la séquence juridique et comptable est cruciale.

Pour un salaire net donné, le ratio « coût total entreprise / net » varie selon mutuelle, prévoyance, accident du travail et exonérations possibles (ACRE, zones spécifiques, dispositifs d’aide). D’où l’intérêt de simuler plutôt que d’appliquer des pourcentages génériques.

Modalité Base Coût pour la SASU Net en poche Protection sociale Quand l’utiliser
Salaire Brut mensuel Brut + cotisations patronales Net après cotisations salariales Très bonne (IJ, retraite, prévoyance) Régularité, emprunt, droits sociaux
Dividendes Bénéfice après IS IS payé en amont Après PFU 30 % Nulle Bonus, pilotage fiscal, trésorerie excédentaire
Mix Salaire + dividendes Coût salarial + IS Stabilité + optimisation Bonne sur la partie salaire Objectif cible : stabilité + souplesse

En pratique, j’observe que la voie « mixte » apporte l’équilibre recherché. Un salaire raisonnable pour la protection sociale, complété par des dividendes quand le résultat le permet, s’avère souvent le meilleur chemin vers 3000 en net sans cramer la trésorerie.

La bonne rémunération est celle qui respecte votre trésorerie, votre impôt et votre protection sociale. Un équilibre, pas un record.

Gardez également un œil sur votre situation personnelle : quotient familial, autres revenus, prélèvement à la source. La fiscalité du foyer peut modifier la stratégie qui semble optimale sur tableur. Un arbitrage gagnant tient compte du tout, pas seulement de la SASU.

Enfin, anticipez le rythme des charges. Les salaires sortent chaque mois, l’URSSAF est prélevée en décalé, l’IS se règle à l’acompte. Ce calendrier crée des effets de ciseaux si vos encaissements sont irréguliers. Pour viser 3000 en net, la régularité d’encaissement compte autant que les taux.

Combien faut-il facturer pour atteindre 3000 en net ?

On me demande souvent un chiffre magique. Je préfère des scénarios chiffrés, basés sur un « coût complet » de rémunération et des frais fixes réalistes. Ensuite, on traduit ce coût en chiffre d’affaires cible, en jours facturés et en prix moyen journalier.

Trois scénarios chiffrés, pas à pas

Scénario A, « salaire pur » : objectif 3 000 € net via salaire. Hypothèses prudentes : brut 3 900 €, charges patronales 42 %, coût total salaire 5 538 €. Frais fixes (logiciels, compta, assurance, télécoms, déplacement) 900 €. Coût mensuel global, 6 438 € hors IS.

Avec ce scénario, si votre marge brute est de 55 %, il faut environ 11 700 € de chiffre d’affaires mensuel pour absorber salaires et frais, en gardant un coussin. Ce n’est pas l’option la plus légère pour débuter, mais elle offre une bonne couverture sociale.

Scénario B, « mix raisonnable » : salaire net 2 200 €, soit brut approximatif 2 900 €, coût employeur vers 4 118 €. On vise 800 € net en dividendes. Pour 800 € net, distribution brute 1 143 € après IS (PFU 30 % côté associé). Frais fixes stables à 900 €.

Ce montage met le coût mensuel autour de 5 018 € côté salaire et 1 143 € côté dividendes (déjà après IS), soit une cible de 6 161 € avant aléas. On garde de l’air sur la trésorerie tout en avançant vers 3000 en net avec une protection sociale satisfaisante.

Scénario C, « bonus dividendes » : salaire net 2 600 €, brut proche de 3 400 €, coût employeur estimé 4 828 €. Dividendes nets 400 €, donc 571 € bruts distribués après IS. Frais fixes 900 €. On retombe sur un coût total voisin de 6 299 € par mois.

Ces ordres de grandeur varient selon votre secteur et vos frais directs. Un freelance IT avec 200 € de frais fixes n’a pas la même équation qu’une agence avec 1 800 € de charges récurrentes. La clé n’est pas la perfection du calcul, mais la cohérence de vos hypothèses.

Traduction en jours facturés : si votre TJM est 550 € HT et que vous visez 8 à 10 jours facturés par mois en moyenne, vous retomberez aux alentours des 4 400 € à 5 500 € HT. Pour atteindre 3000 en net, il faudra soit augmenter le nombre de jours, soit le TJM, soit réduire les frais.

Je conseille d’aligner la rémunération sur un « plancher » sécurisé par vos contrats récurrents. Les pics d’activité financent alors les dividendes. Cette discipline évite de brûler la trésorerie quand un client reporte un projet ou paie avec retard.

Dans tous les cas, votre plan doit inclure un coussin de sécurité équivalant à deux mois de charges. Sans ce coussin, vous risquez de rompre le versement régulier, et donc de fragiliser votre objectif 3000 en net dès la première contrariété de trésorerie.

3000 en net

Stratégie pour 3000 en net : salaire, dividendes et arbitrage intelligent

La plupart des SASU performantes que j’accompagne convergent vers une logique hybride. Un salaire stable assure la protection sociale et la crédibilité bancaire. Les dividendes viennent ensuite lisser la fiscalité globale, quand l’excédent et le résultat le justifient.

Je commence généralement par un salaire modéré, puis j’augmente progressivement, avec des paliers définis par des seuils d’EBIT et de trésorerie. Cette mécanique transforme un objectif ambitieux comme 3000 en net en trajectoire maîtrisée et documentée.

Un point souvent négligé : la saisonnalité. Si votre activité est cyclique, mieux vaut un salaire constant légèrement inférieur à la cible et des dividendes en fin d’exercice. L’inverse met une pression trop forte sur les mois creux et renchérit le risque d’impayés.

De plus, l’arbitrage dépend de votre fiscalité personnelle. Un foyer déjà imposé dans une tranche élevée peut préférer plus de salaire déductible pour la société, quand un autre profil acceptera une part plus importante de dividendes. Les simulations valent leurs quelques heures.

  • Fixer un salaire plancher, couvert par vos revenus récurrents.
  • Définir des seuils déclencheurs pour augmenter le salaire.
  • Distribuer des dividendes seulement après validation du résultat et du cash.
  • Garder deux mois de charges en trésorerie avant toute hausse de rémunération.

Enfin, formalisez votre politique de rémunération. Un document d’une page, partagé avec votre expert-comptable, suffit souvent. Il pose un cadre clair, facilite les décisions et vous évite d’improviser sous la pression d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle.

Piloter la trésorerie pour tenir votre objectif

Tenir un objectif de 3000 en net n’est pas seulement une question de taux et de simulations : c’est d’abord une question de calendrier. Les dates de facturation, de paiement client et d’acomptes IS conditionnent votre capacité à verser un salaire stable.

J’ai vu des entrepreneurs stables sur le papier basculer parce qu’ils avaient oublié le décalage URSSAF. Un salaire versé chaque mois peut devenir impossible si vos encaissements sont concentrés sur deux périodes annuelles.

Pour éviter la casse, cartographiez vos flux : encaissements mensuels, acomptes IS, échéances fournisseurs et prévision de dividendes. Cette vue simple évite les décisions panique comme piocher dans la trésorerie d’exploitation.

Un bon réflexe consiste à automatise un virement mensuel vers un compte « rémunération » qui couvre au moins deux mois de salaire complet. Ainsi, quand un client traîne, votre politique salariale reste stable, et l’objectif 3000 en net demeure crédible.

Ne confondez pas trésorerie structurelle et trésorerie disponible. Le premier poste finance le fonctionnement courant, le second sert à combler les déséquilibres. Prendre des dividendes sur la trésorerie structurelle revient souvent à revenir en arrière rapidement.

Simulateur rapide et checklist

Avant chaque décision, lancez une simulation simple : salaire brut, coût employeur, acomptes IS, et estimation de dividendes nets. Cette checklist de cinq points évite les erreurs de calcul et clarifie l’impact sur la trésorerie.

  • Calculez le coût employeur réel du salaire visé.
  • Estimez les acomptes IS et leur date.
  • Réservez deux mois de charges en trésorerie.
  • Validez les dividendes après clôture et cash disponible.

Ces quatre étapes doivent être notées dans votre tableau de bord mensuel. Si l’un des points n’est pas positif, reportez l’augmentation du salaire ou limitez les dividendes. La prudence paye plus souvent que l’audace mal pilotée.

Élément Action concrète Fréquence
Prévision trésorerie Tableau 12 mois avec scénarios bas / moyen / haut Mensuelle
Acomptes IS Calculer et provisionner Trimestrielle
Dividendes Décision après clôture et validation cash Année N+1

Un tableur simple vous dira immédiatement si votre plan pour obtenir 3000 en net est soutenable. Il suffit parfois d’un ajustement de TJM ou d’un renégociation de délai pour retrouver une marge de manœuvre.

Personnellement, j’utilise une feuille à trois scenarii : pessimiste, réaliste et optimiste. Ce mode de travail évite les surprises et donne un argument rationnel face au banquier lorsque vous demandez un découvert contrôlé.

Outils pratiques et simulations

Pour simuler, quelques outils suffisent : un tableur maison, votre logiciel de facturation et le dialogue avec l’expert-comptable. Ces trois éléments permettent d’obtenir une projection réaliste en moins d’une heure.

Je recommande d’automatiser la récupération des factures et paiements dans votre tableur. Cela élimine les erreurs manuelles, vous permet d’ajuster le plan de rémunération rapidement et protège l’objectif 3000 en net contre les approximations.

Exemple de simulation mensuelle

Voici un modèle de base à adapter : salaire brut simulé, cotisations patronales, provisions IS, charges fixes, résultat net et dividendes potentiels. Ce modèle se remplit à partir de vos données réelles et montre les marges de sécurité.

Poste Montant mensuel Commentaire
Salaire brut cible 3 900 € Pour un net autour de 3 000
Coût employeur 5 600 € Inclut cotisations patronales
Provisions IS 800 € Selon bénéfice estimé
Dividendes potentiels Variable Après IS et validation cash

Adaptez ces lignes à votre activité. Le but n’est pas d’être exact au centime, mais de repérer rapidement si votre modèle tient quand un paramètre change de 10 ou 20 %. Cette sensibilité oriente vos décisions.

Pour aider mes clients, je fournis aussi un tableau de conversion jours facturés / TJM / CA nécessaire. Ainsi, atteindre 3000 en net devient un objectif chiffré en jours travaillés et facturés, très utile pour le commercial.

  • Tableau TJM vs jours pour piloter l’activité commerciale.
  • Feuille de provisions IS et charges trimestrielles.

Ces outils évitent de confondre salaire régulier et dividendes exceptionnels. Ils permettent de décider en conscience quand augmenter le salaire, quand liquider une partie des réserves et quand garder du cash pour l’avenir.

Un dernier mot pour atteindre 3000 en net

Atteindre et tenir 3000 en net demande méthode, discipline et recul. Ce n’est pas une performance statistique : c’est la somme de décisions cohérentes, d’un pilotage de trésorerie et d’un arbitrage fiscal adapté à votre foyer.

Si je dois résumer en trois conseils : sécurisez un salaire plancher, provisionnez systématiquement l’impôt et l’IS, et ne distribuez des dividendes que s’il reste du cash réellement disponible après tous les besoins.

Ne sacrifiez pas votre protection sociale pour un gain immédiat. Une protection santé et retraite bien calibrée a de la valeur et vous permet de supporter des périodes creuses sans reconstruire votre plan salarial depuis zéro.

Enfin, formalisez chaque décision dans un document simple partagé avec votre expert-comptable. Ce fichier de politique de rémunération économise temps, disputes et erreurs, et vous rend maître de votre objectif 3000 en net.

Foire aux questions

1. Est-il préférable de se verser 3000 en net uniquement en salaire ou en mix salaire/dividendes ?

Le mix est souvent préférable : le salaire assure la protection sociale, les dividendes optimisent la fiscalité. Tout dépend de votre trésorerie, de votre tranche fiscale et de vos objectifs personnels.

2. Combien de chiffre d’affaires faut-il viser pour sécuriser 3000 en net ?

Les ordres de grandeur varient, mais comptez généralement entre 6 000 € et 12 000 € de coût mensuel total selon vos charges. Traduisez-le en TJM et jours facturés pour rendre l’objectif opérationnel.

3. Que faire si un gros client retarde un paiement et menace vos versements ?

Activez votre coussin de trésorerie, relancez le client, et priorisez le paiement des salaires et charges sociales. Réduisez provisoirement les dividendes jusqu’à régularisation complète de la trésorerie.

4. Les dividendes comptent-ils pour le calcul du revenu utile pour un prêt immobilier ?

Les banques regardent surtout la stabilité des revenus. Les salaires réguliers pèsent plus que dividendes exceptionnels. Présenter trois ans de dividendes peut aider, mais le salaire régulier rassure davantage les prêteurs.

5. Puis-je augmenter progressivement mon salaire jusqu’à 3000 en net sans risque ?

Oui, si vous respectez des paliers basés sur l’EBIT et la trésorerie. Augmentez par étapes, documentez chaque hausse, et conservez deux mois de charges en réserve avant toute hausse durable.

6. Faut-il consulter un expert-comptable pour valider la stratégie vers 3000 en net ?

Oui. L’expert-comptable vous aidera à simuler, optimiser et respecter les obligations fiscales et sociales. Sa validation transforme vos hypothèses en décisions sécurisées et traçables.

Atteindre 3000 en net est parfaitement réalisable avec un plan clair, des outils simples et une pratique régulière de simulation. Commencez petit, documentez tout, et avancez par paliers : la constance l’emporte toujours sur les coups d’éclat.

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Lucas Morel
Lucas Morel est le fondateur et rédacteur en chef de Heure Sup', un magazine B2B reconnu pour son engagement auprès des entrepreneurs expérimentés et des décideurs du monde professionnel. Visionnaire, Lucas s’attache à proposer des insights concrets et innovants qui aident les dirigeants à gagner en efficacité dans la gestion de leur business.